Calypso – Cosey – éditions Futuropolis -2017.

Calypso – Cosey – éditions Futuropolis  

Avec Calypso, Cosey nous offre son premier ouvrage publié en noir et blanc. Quiconque a contemplé les planches pourtant en couleur des deux derniers Jonathan que sont Atsuko (2011) et Celle qui fût (2013), ne pourra qu'être surpris de la maîtrise acquise dans ce domaine par l'auteur. Son trait, ces dernières années, ne s'est jamais appauvri mais a su se synthétiser jusqu'à l'essentiel. Se confronter à la pureté du noir et blanc semblait donc comme une évidence dans ce parcours graphique. Chez Cosey, le noir et blanc n'est jamais expressionniste, démonstration technique ou jaillissement, il est captation des vides, maîtrise des équilibres de la composition, variation des motifs. Une simple ligne dessine l'horizon. Une vibration dans le trait en suggère le mouvement. Tout y semble mesuré avec minutie, expérience et joie de l'acte. Contempler le fruit des gestes de Cosey est une véritable source de délectation. La narration, à l'image des personnages qu'elle met en scène, avance par tâtonnement, prenant le temps de fixer visages et paysages. S'autorisant des libertés inattendues, tels les motifs de la robe de Georgia Gould qui ne cessent de se métamorphoser d'une case à l'autre, Cosey mêle astucieusement mélancolie et ludisme. Cette évocation de ces adultes vieillissants voulant rester fidèles à leurs engagements de jeunesse, devenant hors-la-loi par esprit de jeu et d'amitié, n'en est que plus touchante.

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