Station eleven - Emily st. John Mandel - éditions Rivages - 2016.

Station eleven - Emily st. John Mandel - éditions Rivages - 2016.


Étonnant livre que ce Station Eleven. On doit à son auteur un des plus beaux polars que l'on ait lu ces dernières années: Dernière nuit à Montréal en 2009. Puis, l'enthousiasme fut moins présent pour ces deux opus suivants: On ne joue pas avec la mort (2010) suivi de Les variations Sebastian (2013). On y retrouvait sa capacité à faire vivre ses personnages, et une atmosphère brumeuse si caractéristique de son travail. Mais au final, on était resté sur une impression un peu vaine dans l'utilisation de ces moyens.
On est donc enthousiaste et inquiet lorsqu'arrive ce nouveau titre.
La surprise vient tout d'abord du fait que l'on est face à un point de départ romanesque proche des films catastrophes américain: une pandémie de grippe s'étend sur l'ensemble de notre planète et provoque mort, désolation et effondrement des fondements mêmes de notre civilisation. Mais que les passionnés de récits narrant la fin du monde soient prévenus, ce livre est avant tout focalisé sur les liens entre les personnages, et sur leur intimité. Ce "cataclysme" apparait dès lors comme un jalon, un "an 1" vers autre chose. Il y a ceux qui se souviennent de l'avant (l'électricité, les avions, un certain confort...) et ceux qui sont nés après. Emily St. John Mandel tisse constamment des liens entre ces différentes périodes et parvient à s'extraire du simple récit de "survie" -même si les passages en questions sont une réussite- afin de nous offrir de beaux portraits d'hommes et de femmes en quête de repères.

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