Les derniers jours du Condor - James Grady - éditions Rivages - 2015.


Les derniers jours du Condor - James Grady - éditions Rivages - 2015.
 

L'ancien agent de la CIA connu sous le nom de code de "Condor" vit sous la surveillance de son ancien employeur depuis que ce dernier estime qu'il n'est plus en mesure psychiatrique d'assumer ses fonctions. Suite à une visite à son domicile, l'un des deux agents chargé de son suivi est retrouvé sauvagement mutilé et crucifié. "Condor" a désormais pris la fuite.

On est très vite séduit par l'écriture du roman, qui parvient sans cesse à étendre dans la durée les instants les plus innocents. Une déambulation dans la rue, un trajet en métro, deviennent des espaces géométriques où chaque élément, même le plus anodin, peut se révéler une clé essentielle à la survie -ou à la mise à mal- du personnage. On pense souvent aux grands films policiers des années 70, ceux de Sydney Lumet, Alan J Pakula ou l'inoubliable Conversation secrète de Francis Ford Coppola. Tout comme eux, Les derniers jours du Condor fait de la paranoïa la matière même de son récit. L'origine du danger, devenue plus abstraite encore dans ce monde de l'après-11-Septembre, invite chacun des personnages à n'avoir que pour seule alternative la folie ou l'oubli.

"Éloigne-toi le plus possible d'Union Station et de ses trains, de ses rames de métro, de ses cars en partance pour New-York, de ses restaurants, de ses snacks, de ses rangées de fauteuils où les voyageurs peuvent se reposer et de ses caméras de surveillance qui pivotent en hauteur sur les murs de marbre pour capter ton image."

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