L'homme
de Kiev
– Bernard Malamud -éditions Rivages - 2015 (1966).
Ce
livre, publié en 1966, est une lecture majeure. Dans la préface de
cette nouvelle édition, Jonathan Safran Foer distingue les bons
romans des chefs-d’œuvre:
«Les
bons romans nous rappellent également à quel point notre monde va
mal. Les chefs-d’œuvre,
eux, vont plus loin: ils nous rappellent à notre humanité. Et nous
n'avons qu'elle pour réparer le monde».
A
travers le récit terrifiant de Yakov
Bok, accusé
injustement de l'assassinat d'un enfant sur le seul motif qu'il est
juif, Bernard Malamud nous offre un ouvrage bouleversant sur cet
homme qui, dans la Russie des pogroms, refuse d'avouer ce qu'il n'a
pas commis et ne cesse de croire, jusqu'au
bout de ses forces, en cette part d'humanité qu'il sait enfouie.
Yakov semble se heurter
à un monde oppressant et absurde, mais
dans lequel jamais il n'abdique. Sa réflexion et son éloquence sont
ses dernières armes face à la barbarie. C'est cette non-abdication
face à l'horreur qui rend L'homme
de Kiev
si nécessaire.
«Une
chose que j'aurai apprise, songea-t-il, c'est que personne ne peut se
permettre d'être apolitique, et surtout pas un juif. Impossible
d'être juif et apolitique, c'est clair. On ne peut rester assis à
se laisser tranquillement détruire.
Puis
il pensa: là où l'on ne se bat pas pour la liberté, elle n'existe
pas.»
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