La fille maudite du capitaine pirate / volume premier – Jeremy A.Bastian – éditions de la cerise – 2014.


La fille maudite du capitaine pirate / volume premier – Jeremy A.Bastian – éditions de la cerise – 2014.


Les éditions de la cerise ont été fondées en 2003 par l'immense Guillaume Trouillard. Outre les indispensables albums de ce dernier (Le cas Lilian Fenouilh, Colibri, La saison des flèches ou le récent Welcome), elles nous ont permis de découvrir les travaux du talentueux Grégory Elbaz, ou du un jour incontournable Vincent Perriot, notamment à travers les cinq numéros de la revue de création Clafoutis.
La «dernière fournée» nous est offerte par Jeremy Bastian, auteur né dans le Michigan, et se présente comme une série dont le titre générique est: La fille maudite du capitaine pirate. La traduction est réalisée par Patrick Marcel, tandis que l'énorme travail de lettrage a été exécuté par Guillaume Trouillard lui même.
Dès la prise en main de l'ouvrage, une évidence s'impose: l'objet-livre lui même est d'une beauté rare et inédite. De la maquette, en passant par le lettrage et la texture du papier, tout a été mis en œuvre pour offrir le plus bel écrin au travail de Jeremy Bastian. De ce dernier, on découvre avec fascination le graphisme minutieux, les mises en page inventives et ornementales.
Il est vrai que cette profusion de détails finement ciselés, dans un premier mouvement semble nuire à la lecture tant on est happé par la richesse des planches. Puis, après avoir contemplé l'album avec délectation, on en entame la lecture et on est séduit par la quête de cette jeune fille parti à la recherche de son père Capitaine pirate sur les mers d'Omerta. Le récit qui semble évoquer l'Alice de Caroll ou les aventures du Baron de Münchhausen, ne cesse de rebondir, de s'inventer en s'appuyant sur le bestiaire invraisemblable et inquiétant proposé par Jeremy A Bastian.
Assurément, La fille maudite du capitaine pirate fait partie de ces albums qui osent proposer d'autres possibles à la bande dessinée, et qui par cette foi en leur médium se révèlent les plus motivantes et nécessaires. 

 

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