La
fille de femme-araignée – Anne Hillerman – éditions Rivages
– 2014.
Tony
Hillerman est décédé en 2008 laissant ses personnages
emblématiques Joe Leaphorn et Jim Chee sans espoir de nouvelles
enquêtes. Pourtant, sous la plume de la fille de l'auteur Anne
Hillerman, l'oeuvre semble à nouveau pouvoir se poursuivre.
Ne
nous cachons pas que l'annonce de cette suite a dans un premier temps
déclenché plus de réticence et de circonspection que
d'enthousiasme de notre part. Toute œuvre doit-elle continuer ad
vitam aeternam et surtout n'est-elle pas irrémédiablement
reliée à la personnalité de son auteur d'origine?
La
grande intelligence d'Anne Hillerman consiste à avoir imaginé une
suite dans laquelle dès l'ouverture du roman, le charismatique
lieutenant Leaphorn, retraité de la police, est entre la vie et la
mort victime d'un mystérieux coup de feu. Si Jim Chee est chargé de
l'enquête, la véritable héroïne est en fait sa femme Bernadette
Manuelito -également membre de la Police de la Nation Navajo- qui a
promis à un Leaphorn mourant de retrouver ceux qui ont commis ce
geste.
Ce
décalage de focale permet à l'auteure de poursuivre l'oeuvre de
son père tout en s'y inventant une nouvelle voie. La fille de
femme-araignée est un roman solidement construit, qui nous
permet d'explorer avec intérêt la culture Navajo et dont la
principale qualité réside dans la découverte progressive de
Bernadette Manuelito. La transmission du duo Joe Leaphorn/Tony
Hillerman à Bernadette Manuelito/Anne Hillerman est non seulement
touchante mais surtout réussit l'exploit d'échapper à une
quelconque exploitation mercantile.
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