Blast tome 4, Pourvu que les bouddhistes se trompent – Larcenet - éditions Dargaud – 2014.


Blast tome 4, Pourvu que les bouddhistes se trompent – Larcenet - éditions Dargaud – 2014.



On a déjà dit ici tout le bien que l'on pensait de Monsieur Larcenet et tout particulièrement de sa dernière création Blast. Avec cet ultime tome intitulé Pourvu que les bouddhistes se trompent, l'auteur nous montre que son projet a été pensé, maîtrisé de bout en bout, et l'impose comme une des plus belles et émouvantes expériences de lecture du 9°art.
On attendait cet ultime tome, tant Larcenet a su construire un récit prenant le temps d'exister, de s'installer, de s'autoriser de majestueux temps de pause, tout en étant terriblement haletant. Ce suspense, présent dès l'ouverture, n'est jamais alimenté par une quelconque surenchère de voyeurisme face à l'horreur des faits accomplis. Ce que nous propose Larcenet, c'est un récit terriblement noir et violent, mais dans lequel pointe malgré tout une trace d'humanité, et ce particulièrement à travers son personnage principal, Polza. Tour à tour violent, en proie à des hallucinations ou menteur, il apparaît également meurtri, vulnérable et humilié. Depuis 2009, le lecteur a appris à suivre Polza par ses propos. Très tôt, on a été invité à mettre en doute sa version des faits. Malgré tout, cette dérangeante proximité avec les affres insondables de celui qui fut nommé «grasse carcasse» a inventé une empathie -en contradiction avec certains faits dont on le devine responsable- qui s'est développée tout au long des quatre albums qui composent la série. Avec une retenue inouïe, Larcenet anime le visage de Polza, parvenant à transmettre la joie, la souffrance ou le désarroi. On ne peut qu'être remué par cette grande œuvre dont le point final est tout à la fois douloureux, bouleversant et d'une grande beauté.

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