Les enfants pâles – Philippe Dupuy / Loo Hui Phang – éditions Futuropolis – 2012.


Les enfants pâles – Philippe Dupuy / Loo Hui Phang – éditions Futuropolis – 2012.



Un pays dévasté par la crise. Les usines ferment. La nourriture vint progressivement à manquer. « Pour épargner les enfants de la grande famine, les pères et les mères décidèrent de les tuer ». Peu à peu, les enfants disparurent jusqu’au jour où un certain nombre d’entre eux décidèrent de quitter la ville afin d’échapper au sort macabre auquel les condamnent leurs parents.
Dès le départ, le propos est lourd et pesant. Pourtant, par une constante mise en cause formelle tout au long de ses 430 pages, l’album se révèle enthousiasmant et fascinant. Dans sa première partie, la forme fait étrangement penser à des ouvrages de graveurs des années 20 tels que La Ville de Maaserel, Col Blanc de Giacomo Patri ou Destin de Otto Nuckel. On y retrouve la même force brute, la même confiance envers le pouvoir des images. Puis, l’album devient plus onirique: la traversée vers la forêt se révèle à la fois éprouvante quant au propos et captivante quant au graphisme.
L’album joue de sa forme apatride, glissant de pages entièrement dévoués au texte à de pleines planches de graphisme non indexées au récit, à de planches de BD plus classiques faites de cases et de phylactères. L’un ne vient jamais illustrer l’autre. Toutes les formes se complètent, se prolongent, s’alimentent.

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